La fabrication automobile est synonyme de création d’emplois dans toute la chaîne de valeur, de progrès dans l’innovation, de recherche et développement de nouveaux produits et de procédés de fabrication, de recettes fiscales et de prospérité économique dans les collectivités du Canada. Les nouvelles décisions d’investissement dans le secteur de la fabrication automobile n’ont jamais été plus concurrentielles à l’échelle mondiale ni plus complexes. Les politiques fédérales et provinciales doivent fournir la certitude et la prévisibilité dont l’industrie a besoin pour prendre de nouvelles décisions d’investissement, avec des mesures de soutien significatives, tangibles et efficaces. Cela nécessite un partenariat collaboratif et facile à comprendre avec les gouvernements.

Le secteur de la fabrication automobile du Canada est un chef de file dans l’avancement des technologies innovatrices tant dans le domaine de la fabrication que celui du développement de produits qui soutiennent les objectifs stratégiques gouvernementaux. L’industrie de la fabrication automobile contribue au PIB environ 20 milliards de dollars, emploie directement 130 000 personnes (790 000 emplois directs et indirects), et est un moteur de croissance de la productivité au Canada. Les véhicules assemblés au Canada se situent au premier rang des produits manufacturés exportés et au deuxième rang de l’ensemble des exportations du pays.

Le secteur de l’automobile est l’un des premiers moteurs de l’économie canadienne et un catalyseur de retombées économiques, puisqu’il constitue un multiplicateur d’emplois de 7-9/1 – le coefficient le plus élevé de tout le secteur manufacturier. Le secteur de l’assemblage est également un domaine reposant sur les hautes technologies de pointe et stimulant la recherche et l’innovation au Canada par la création de liens entre les universités canadiennes et des centres mondiaux de recherche et d’investissement dans les technologies automobiles. L’industrie automobile du Canada se trouve toutefois actuellement à un point d’inflexion dans le marché extrêmement compétitif de l’industrie automobile mondiale. Tant dans le domaine de la construction que de l’assemblage, la production canadienne de véhicules a chuté depuis l’an 2000 en raison de la vigueur du dollar canadien, des frais d’exploitation élevés, et des changements structurels survenus dans l’industrie mondiale de l’automobile – les activités d’assemblage des véhicules (et les fournisseurs) se déplacent vers des pays où les coûts sont moins élevés, notamment le Mexique, et les activités de production se déplacent vers les marchés à forte croissance de l’Asie Pacifique.

À un moment où tous les ordres de gouvernement tentent de trouver des politiques pour stimuler l’économie et soutenir la croissance à long terme, l’ACCV est d’avis que les politiques fédérales et provinciales doivent fournir le degré de certitude et de prévisibilité voulu pour favoriser les nouveaux investissements dans l’industrie de la construction automobile. Les mesures proposées sont les suivantes :

  • Des incitatifs flexibles et compétitifs à l’échelle mondiale en matière d’investissement et d’innovation afin de soutenir les mandats de production des usines en place et favoriser de nouveaux mandats (première priorité). L’amélioration apportée par le gouvernement fédéral au traitement fiscal du fonds d’investissement dans le secteur automobile a été une mesure très bien accueillie. Les incitatifs à l’investissement doivent être suffisants pour permettre de combler le fossé entre la situation de l’Ontario (du Canada) et celle des régions concurrentes et, idéalement, d’offrir une situation légèrement plus avantageuse en Ontario et au Canada en général.
  • Des accords de libre-échange équitables et concurrentiels qui ne pénalisent pas les compagnies automobiles établies au Canada, mais favorisent plutôt un véritable accès à de nouveaux marchés pour les véhicules produits au Canada. Les nouveaux accords commerciaux devraient permettre de conserver l’important lien établi dans le cadre de l’ALENA. Le Canada devrait avant tout tenter de conclure des accords de libre-échange avec les pays prêts à ouvrir leur marché intérieur aux véhicules produits au Canada et à supprimer toutes les barrières non tarifaires (BNT) pour les véhicules produits au Canada; et adopter des mesures de discipline exécutoires en matière de devises afin de dissuader les pays de manipuler leurs devises et d’ainsi compromettre l’application des dispositions d’accès aux marchés.
  • Une politique de plafonnement et d’échange en Ontario qui ne crée pas d’incertitude au sujet des coûts futurs et favorise la concurrence avec d’autres régions, notamment avec les États-Unis. Les coûts de fabrication plus élevés en Ontario attribuables au programme de plafonnement et d’échange (les achats directs de carburant pour alimenter les usines, les coûts d’électricité plus élevés, ou l’augmentation des coûts indirects liés aux fournisseurs et la livraison des biens) ne feront qu’augmenter les risques et diminuer la viabilité concurrentielle des usines automobiles existantes en Ontario.
  • Des politiques sur les véhicules électriques – tels des incitatifs pour les consommateurs et une infrastructure de recharge qui encourage l’achat de véhicules électriques – non pas des quotas qui nuisent aux concessionnaires et pourraient éventuellement limiter le choix du consommateur.
  • Une réglementation harmonisée visant les véhicules en Amérique du Nord, afin de permettre aux constructeurs de continuer de concevoir et construire à meilleurs coûts des véhicules destinés au marché nord-américain. Les règlements du Canada sur le rendement du carburant et les gaz à effet de serre doivent être harmonisés à l’échelle nationale et avec la réglementation américaine en la matière, les États-Unis étant le plus important partenaire commercial du Canada. Les nouveaux règlements ne doivent pas avoir pour effet de créer des exigences ou des coûts uniques au Canada.
  • Un écosystème d’innovation et un bassin de talents qui stimuleront la collaboration en matière d’ingénierie avancée et de R.-D. avec les universités et des fournisseurs pour le marché mondial (non pas uniquement pour les usines locales).
  • Un processus plus simple et efficace d’embauche de travailleurs étrangers temporaires possédant une expertise avancée répondant aux besoins de la compagnie.
  • Une infrastructure frontalière, portuaire et routière efficace et concurrentielle qui favorise l’approvisionnement « juste-à-temps » en pièces et en composantes, ainsi que l’acheminement efficace des produits finis vers les marchés d’exportation.

 

Exportations canadiennes totales en 2016

Valeur en millions de dollars canadiens

Industrie Valeur
Fabrication de voitures et de véhicules automobiles légers 62,874.55
Extraction de pétrole et de gaz 61,167.893
Extraction de minerais d’or et d’argent 16,437.83
Fabrication de pièces et de produits aérospatiaux 15,780.583
Raffineries de pétrole 12,980.943
Fabrication de produits pharmaceutiques et de médicaments 11,760.407
Scieries et préservation du bois 10,912.931
Fonte et affinage de métaux non ferreux, sauf l’aluminium 10,233.063
Production et transformation d’alumine et d’aluminium 8,732.901
Fabrication de résines et de caoutchouc synthétique 7,932.511

Amélioration des investissements


Incidences des tarifs d'électricité