Changement climatique

Aux moyens de politiques efficaces et efficientes, l’ACCV soutient la transition vers une économie à faibles émissions de carbone. Les constructeurs de véhicules réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) dans pratiquement tous les aspects de leurs activités manufacturières et ils adoptent une approche multi-technologique pour offrir de nouveaux véhicules, notamment des véhicules électriques.Au Canada comme aux États-Unis, les organismes réglementaires gouvernementaux et les constructeurs de véhicules ont déjà commencé et continuent d’affecter des ressources importantes à la réduction des émissions de GES des véhicules de toutes tailles. Ces ressources permettent d’espérer des incidences très positives pour l’industrie automobile. Avec le temps, les progrès technologiques du secteur automobile permettront de réduire les émissions de GES d’une manière efficace et rentable. Les politiques visant à soutenir la compétitivité des usines de fabrication de véhicules dans le but d’atteindre le plein emploi et d’obtenir des retombées économiques sont devenues essentielles pour la conception et la production au Canada de véhicules hautement technologiques capables de contribuer à une transition durable vers une économie à faibles émissions de carbone.

L’établissement d’un partenariat entre le gouvernement et l’industrie constitue le moyen le plus efficace pour réduire les émissions de GES, maintenir la liberté de choix des consommateurs et atteindre les objectifs gouvernementaux sans compromettre la santé économique du Canada ni limiter les choix proposés aux consommateurs.

Réduction de l’empreinte carbone dans les activités de fabrication et d’assemblage des véhicules

Les constructeurs de véhicules sont des leaders de la réduction des émissions de leurs activités manufacturières. Il y parviennent en utilisant efficacement le gaz naturel et l’électricité du réseau pour alimenter leurs usines, en valorisant les matières résiduelles et en proposant des produits plus propres.

Les constructeurs de véhicules ont mis en œuvre depuis longtemps des programmes d’efficacité énergétique qui font que les activités de construction automobile représentent moins de 1 % des émissions industrielles de GES en Ontario (données de 2012). La réduction des émissions de GES de nos activités manufacturières a été rendue possible par la mise en œuvre de projets d’efficacité énergétique, par la modernisation des systèmes d’éclairage, par l’optimisation de la ventilation et des processus, ainsi que par la mise en veilleuse immédiate des appareils et des processus dès qu’ils ne sont plus nécessaires. Le secteur de montage automobile est celui qui affiche les niveaux les plus bas en Ontario pour ce qui est de l’intensité énergétique et de la valeur absolue des émissions.

Construction automobile = < 1 % des émissions industrielles de GES en Ontario

Les membres de l’ACCV ont déjà éliminé ou élimineront bientôt tous les déchets destinés aux lieux d’enfouissement, affichant ainsi probablement le taux de valorisation le plus élevé (97 % en moyenne en 2013) de tous les secteurs industriels en Ontario. Cela contribue largement à la réduction des émissions générées par l’utilisation de nouveaux matériaux et par le rejet des matières résiduelles. Plus de 99 % des émissions d’une usine d’assemblage proviennent de la combustion de gaz naturel. Le gaz naturel sert principalement à réchauffer l’air des cabines de peinture, à faire sécher la peinture dans un four et à réduire la quantité de composés organiques volatils dans des oxydeurs thermiques à régénération. Un volume élevé de gaz naturel sert aussi à maintenir une température confortable pour les employés. La consommation de gaz naturel est directement liée à la rigueur du climat canadien – un coût que les installations concurrentes établies dans les régions plus chaudes du sud des États-Unis ou du Mexique, par exemple, n’ont pas à assumer. En dépit d’une collaboration étroite avec les distributeurs d’énergie et d’autres experts de l’industrie, il devient de plus en plus difficile de découvrir de nouvelles possibilités de réduction des émissions qui soient à la fois rentables et réalisables – à moins d’une percée technologique majeure.

Le développement durable fait partie intégrante de la culture et des objectifs de notre industrie.

FCA: Rapport sur le développement durable (en anglais)
Ford: Rapport sur le développement durable (en anglais)
GM: Rapport sur le développement durable (en anglais)

Part des émissions de GES liée à l’utilisation de véhicules au Canada

Les émissions de GES du secteur des transports générées par des véhicules légers représentent 11 % des émissions nationales (84 Mt).

Les véhicules légers génèrent 11 % des émissions totales de GES au Canada

Réduction de l’empreinte carbone des véhicules légers

Un règlement prescrit les normes de GES pour les véhicules légers des années modèles 2017 à 2025. Le Canada a adopté ce règlement en phase avec l’EPA des États-Unis et avec l’appui de la Californie, ce qui a permis d’établir efficacement une norme continentale.

Toutes les instances fédérales, provinciales et territoriales doivent continuer de soutenir la mise en œuvre de technologies avancées de réduction des émissions de GES à l’échelle nationale, cette démarche de réduction étant la plus rentable pour les gouvernements et les consommateurs. L’ajout de politiques infranationales à une réglementation nationale cohérente à travers l’Amérique du Nord risque de nuire à la capacité de l’industrie à déployer efficacement de telles technologies et d’accroître les coûts transférés aux consommateurs.

Afin de se conformer à ces nouvelles normes plus rigoureuses que jamais auxquels seront soumis les véhicules 2017 à 2025, les constructeurs de véhicules devront consacrer une somme estimée à 200 milliards de dollars US pour le développement de technologies avancées de réduction des émissions de GES et quelque 100 millions de dollars US de plus dans le développement de véhicules électriques. Ils devront s’attaquer à plusieurs fronts technologiques à la fois, et durant cette période où apparaîtront rapidement de nouvelles technologies de réduction des GES, les véhicules électriques occuperont une place de plus en plus grande.

Qu’est-ce que cela signifie?

  • L’exigence de gains annuels de 3 % à 5 %, comparativement à une moyenne qui variait auparavant entre 1,1 % et 1,3 %.
  • La consommation de carburant et les émissions de GES des véhicules légers des années modèles 2017 à 2025 doivent correspondre à environ la moitié de celles des véhicules légers de l’année modèle 2010.
  • Pour la période commençant avec l’année modèle 2011, il en résultera une réduction cumulative estimée des émissions du parc de véhicules légers de 266 mégatonnes (Mt) d’équivalent dioxyde de carbone (eCO2) à l’échelle nationale (voir la figure 1 ci-après).
  • Stimulation de l’adoption de nouvelles sources d’énergie pour les véhicules : véhicules électriques (à batteries, véhicules électriques hybrides rechargeables, véhicules électriques à pile à combustible), véhicules au gaz naturel comprimé et véhicules à hydrogène.
  • Des politiques publiques qui informent les consommateurs, stimulent l’accroissement de la demande et soutiennent l’usage des véhicules de ces nouvelles technologies seront essentielles pour accroître l’adoption de ces véhicules alimentés à des sources d’énergie renouvelable.
  • Les politiques gouvernementales ne devraient pas favoriser une option technologique par rapport à une autre.

L’ACCV soutient également un développement accru des carburants à faible teneur en carbone. La mise en place d’infrastructures plus étendues pour la livraison de carburants renouvelables serait nécessaire pour soutenir ces technologies qui peuvent contribuer à réduire les émissions de GES ou à préserver l’environnement.

Réduction de l’empreinte carbone des véhicules lourds

Une réduction additionnelle des émissions de GES pouvant atteindre 23 % (selon le Règlement sur les émissions de gaz à effet de serre des véhicules lourds et de leurs moteurs, Environnement Canada, février 2013) est prévue à la suite de la réglementation des véhicules lourds et de leurs moteurs jusqu’en 2018, puis de l’adoption de règles encore plus strictes à partir de l’année modèle 2019. À travers tout le Canada, les véhicules lourds contribueront ainsi sensiblement à la réduction des émissions de GES.

 

Adoption des véhicules électriques

Au Canada, le Québec, la Colombie-Britannique et l’Ontario sont en avance sur l’adoption des véhicules électriques rechargeables, des véhicules électriques hybrides rechargeables et des véhicules électriques à batteries. Cela résulte d’un ensemble de politiques visant à stimuler la demande des consommateurs au moyen de mesures incitatives et le déploiement des infrastructures de recharge dans les lieux public, au travail et à la maison. La nouvelle réglementation sur les émissions de GES des véhicules favorise l’élargissement de ces véhicules sur le marché, mais pour cela, il faut que les installations de soutien nécessaires existent pour stimuler et appuyer l’adoption de ces technologies par les consommateurs. Des réseaux de bornes de recharge rapide (de niveau 2 et de niveau 3) devront être déployés dans les grandes villes et sur les routes qui les relient pour que les consommateurs envisagent l’utilisation de véhicules rechargeables et optimiser la mobilité électrique.

Nous recommandons les mesures suivantes pour stimuler la demande pour des véhicules électriques rechargeables.

  • Davantage de mesures incitatives pour les consommateurs.
  • Amélioration continue des infrastructures de recharge (maison, travail, lieux publics).
  • Autres mesures incitatives indirectes comme des voies réservées aux véhicules multioccupants, des espaces de stationnement réservés et des droits de péage réduits ou éliminés.
  • Programmes efficaces de démonstration et de sensibilisation des consommateurs.

Par ailleurs, bien que ces véhicules aient la possibilité de réduire considérablement les émissions de GES des véhicules, ils présentent encore des défis technologiques qu’il faut relever. L’utilité et la fonctionnalité d’un véhicule électrique à batteries sont pour l’instant très limitées par temps froid et en conditions hivernales. Dans certaines régions du pays, le climat peut convenir à la plupart des véhicules rechargeables. Ce n’est toutefois par le cas dans les Prairies et les zones nordiques, où le climat et les longues distances à parcourir limitent grandement les capacités des véhicules rechargeables, particulièrement des véhicules électriques à batteries.

Il faudrait éviter toute politique conduisant à une norme sur les véhicules zéro émission (VZÉ). Une telle norme exigerait que le pourcentage minimal des ventes d’un constructeur composé de véhicules zéro émission (véhicules électriques) dépasse la demande naturelle des consommateurs pour de tels véhicules. Elle entraînerait des coûts additionnels pour les consommateurs en plus de limiter leur choix de véhicules non électriques pouvant répondre à leurs besoins de mobilité et de transport, compte tenu de l’accessibilité des infrastructures de recharge.

Étant donné le nombre et l’âge des véhicules en circulation à travers le pays, il faudrait du temps et des efforts avant que tous les véhicules générant des émissions soient remplacés. Il est néanmoins possible de stimuler la demande pour des véhicules électriques à batteries, des véhicules électriques hybrides rechargeables et des véhicules électriques à pile à hydrogène sans courir les risques associés à une norme VZÉ telle qu’adoptée par le Québec et certains États américains. Il faut pour cela combiner une démarche intégrée avec des efforts de sensibilisation et de consultation visant à poursuivre les progrès déjà réalisés en ce domaine, notamment le remplacement accéléré du parc de véhicules. Il s’agit de l’une des manières les plus rentables de réduire les émissions de GES des véhicules.